Lazzura, 1943
Claudio Parmiggiani est l’une des figures de proue de la scène artistique internationale. Né à Luzzara, il s’est formé à l’Institut des Beaux-Arts de Modène. Très jeune, il fréquente Giorgio Morandi (dont l’influence est plus éthique que stylistique) et commence à utiliser des moulages en plâtre peint pour ses œuvres, que l’artiste définit comme des « peintures sculptées ».
Sa première véritable exposition a lieu en 1965 à la librairie Feltrinelli de Bologne : c’est l’époque du Gruppo 63 et des poètes réunis autour des « verri » de Luciano Anceschi, dont Parmiggiani sera très proche.
Il a publié des livres-ouvrages tels que Atlante (Scheiwiller, 1970, en collaboration avec Nanni Balestrini et Villa), √ – 2, l’arte è una scienza esatta (Mello et Persano, 1977), De vita solitaria (Christian Stein, 2009, en collaboration avec Pietro Citati). Stabat mater. Dies Iræ. Deux Contrepoints. (en collaboration avec Jean-Luc Nancy, Tallone Editore, 2016).
Nombreuses sont les intuitions qui, depuis le milieu des années 1960, caractérisent ses recherches de manière totalement originale et novatrice. Un esprit radicalement iconoclaste sous-tend toute son œuvre. Les premières Delocazioni datent de 1970, des œuvres d’ombres et d’empreintes réalisées avec du feu, de la poussière et de la fumée, une réflexion radicale sur le thème de l’absence et de la trace, qu’il développera jusqu’à en faire le fil conducteur de toute son œuvre. Ces œuvres prendront un caractère de fort impact visuel et émotionnel ; on se souvient des Delocazioni théâtrales réalisées au Musée d’Art Moderne et Contemporain de Genève (1995), au Centre Pompidou de Paris (1997), au Promotrice delle Belle Arti de Turin (1988), au Musée Fabre de Montpellier (2002), au Tel Aviv Museum of Art (2003), au Collège des Bernardins, Paris (2008).
Depuis le début des années 1980, il a réalisé une série d’importants projets de musées. Terra (1988), une sphère portant l’empreinte des mains de l’artiste, enterrée dans le cloître du Musée des Beaux-Arts de Lyon, est une expression de la nature spirituelle de l’œuvre, telle même lorsqu’elle est invisible et un lieu de dialogue avec son absence.
Ses nombreuses interventions comprennent des expositions à l’Institut Mathildenhöhe de Darmstadt (1992), à la Galerie d’art moderne de Prague (1993), au Centre Georges Pompidou de Paris (1997), au MAMCO de Genève (1995) et à la Promotrice delle Belle Arti de Turin (1998). Dans les années 2000, il a eu d’importantes expositions à Cuba (Museo Nacional de Bellas Artes à La Havane, 2006), Pistoia (Apocalypsis Cum Figuris, 2007) et Parme (Naufragio con Spettatore, 2010). Dernièrement à Moscou (Centrо of Contemporary Art – NCCA, 2017) et à Nashville au Frist Art Museum (Claudio Parmiggiani : Dematerialization, 2019).
Il a présenté ses œuvres dans de nombreuses autres institutions internationales prestigieuses, tant publiques que privées. Ses interventions permanentes comprennent Il faro d’Islanda, (2000), Teatro dell’arte e della guerra, (2006) au Teatro Farnese de Parme, Ex-voto au Musée du Louvre (2007), Porta Speciosa pour le Sacro Eremo di Camaldoli (2013), une intervention à la Camera degli Amori de la Villa Medici à Rome (2015), l’autel de la cathédrale de Reggio Emilia (2011) et de la basilique de Gallarate (2018), ainsi que La corona di spine (2014) dans le maître-autel de l’église de San Fedele, à Milan, et Naufragio con Spettatore (2010) dans l’église de San Marcellino, à Parme.
Dans le domaine plus strictement éditorial, il faut mentionner les volumes Poesie dipinte (Frankfurter Kunstverein, 1981), Il sangue del colore (Scheiwiller, 1988), Stella Sangue Spirito (trois éditions différentes : Pratiche, 1995 édité par Stefano Crespi, Actes Sud, 2003 et Istituto Cubano del Libro, 2007), Incipit (Allemandi, 2008), Una fede in niente ma totale (Le Lettere, 2010) Lettere a Luisa (Mainz 2016).
catalogue d’exposition sous la direction de Bruno Corà, organisée par
Tornabuoni Art et Fondazione Giorgio Cini, Venise. Illustrations n/b et couleurs, 152 pages, 24×30 cm, Italien/Anglais, 2022.